La ministre des PME au comité directeur confédéral de la CPME
Mercredi 15 février, François Asselin a reçu Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce et de l’Artisanat, pour échanger sur l’actualité dense avec les adhérents de la CPME.
Devant près de 200 chefs d’entreprise présents au siège de la CPME et en visioconférence, Olivia Grégoire s’est longuement exprimée sur l’actualité puis a répondu aux questions des chefs d’entreprise.
« Je suis une libérale ! ». La ministre a affirmé sa proximité avec les dirigeants de PME, avant de les féliciter pour le taux de chômage actuel très bas de 7%. Elle s’est en revanche inquiétée de la pénurie de main d’œuvre, qui est « une problématique structurelle en comparaison de l’inflation qui est un choc que l’on va dépasser ».
Sur le front de la crise énergétique, elle a rappelé : « aujourd’hui on est à 51% de charge de la dette. Tout l’impôt sur les sociétés de France paye à peine la charge de la dette alors que la crise énergétique appelle des solutions. » expliquant que face à l’état des finances publiques, l’Etat a choisi de venir en aide aux entreprises les plus exposées à cette crise.
Répondant à une question de Bénédicte Caron, vice-présidente chargée des Affaires économiques, la ministre a exhorté les chefs d’entreprise impactés à se saisir des aides existantes.
Premier dispositif d'aide, le tarif de 280€ le mWh que Bercy a négocié avec les énergéticiens, un tarif, a-t-elle affirmé, qui est « lisse sur l’année, pour que les TPE aient de la visibilité. »
Olivia Grégoire a appelé les dirigeants à se rendre sur le site impot.gouv, pour y trouver toute l’information sur l’amortisseur électricité et le guichet d’aide aux entreprises, 2 dispositifs qui offrent, combinés, une prise en charge de la hausse de 40%. Sur le plan pratique, la ministre a indiqué qu’il fallait envoyer ses factures tous les 16 du mois, pour être remboursé.
Elle a également évoqué les conseillers départementaux à la sortie de crise, qui accompagnent les TPE PME rencontrant des difficultés pour accéder aux aides et celles qui n’y ont pas droit. Toutes leurs coordonnées figurent sur le site impot.gouv
Autre accompagnement à connaître : les entrepreneurs qui auraient signé « un devis aberrant » peuvent se faire aider par les conseillers et les agents de Bercy qui renégocient pour eux avec le fournisseur d’énergie. La ministre a enfin évoqué la possibilité d’obtenir un report des échéances fiscales.
Abordant ensuite le sujet de la transition écologique, la ministre des PME a annoncé : « en janvier 2024, les PME pourront trouver dans un site unique l’ensemble les aides à la transition écologique, réordonnées en fonction de leurs besoins. » Pour faire face à toutes ces mutations, elle a présenté le Conseil national du commerce (CNC) à venir, une nouvelle instance dont elle a proposé que la CPME soit partie prenante. Sur le plan européen, François Asselin a déploré les normes ubuesques mises en place par Bruxelles dans le cadre de la directive CSRD. Olivia Grégoire a répondu qu’elle allait réunir les acteurs concernés. .
Interrogée sur la suppression à venir du ticket de caisse qui inquiète les commerçants, la ministre a précisé : « j’ai refusé de signer le décret de suppression des tickets de caisse fin 2022 car ce n’était pas envisageable en pleine période inflationniste. On le fera, mais sans précipitation. L’inflation alimentaire ne se calme pas du tout donc on ne le fera pas à court terme. ». Autre problématique, Xavier Douais, président de la section Commerce l’a interpellée sur le fléau des vols à l’étalage en hausse de 14% en 2022 et la proposition de la CPME de création d’une infraction spécifique permettant de punir les auteurs, enfin. Olivia Grégoire a accueilli avec intérêt cette proposition dont elle reparlera avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice.
Elle a enfin été questionnée par le président de la CPME Haute-Garonne sur les dysfonctionnements du guichet unique, qui pénalisent les entrepreneurs depuis le début de l’année. Si elle a reconnu ces difficultés, la ministre a annoncé qu’avec Bruno Le Maire, « la pression nécessaire était mise pour que ça fonctionne le 21 mars ».
Quelques heures plus tôt, François Asselin a rencontré Gérard Larcher, le président du Sénat.